Impliqué aux côtés de Paris dans la candidature aux JOP 2024, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis (CD93) lance en ce moment un cycle de concertation. Cependant, malgré les discours et les affichages politiques, l’avenir du sport en Seine-Saint-Denis suscite l’inquiétude concernant l’accès au sport pour toutes et tous.
« Plan piscine », équipements de proximité, installations sportives pour les 70 000 collégiens du département… La Seine Saint-Denis ne peut pas agir seule, l’Etat doit garantir l’égalité sur tout le territoire, vers la démocratisation de ce pan de la culture que sont les pratiques sportives.
La Seine-Saint-Denis est le département métropolitain le moins équipé sur le plan sportif.
Alors que le Conseil départemental avait voté en 2013 une démarche ambitieuse de rattrapage de cette situation, elle n’a jamais été mise en oeuvre. Pire, il semble aujourd’hui que cette politique se résume à « l’héritage » que pourraient laisser les Jeux en termes d’équipements, si d’aventure la candidature française était retenue. La démarche promise de concertation et d’adaptation aux besoins du territoire est ainsi oubliée, en particulier concernant les équipements sportifs des collèges. Quant au Plan Piscine, son financement n’est toujours pas garanti alors que 50% des élèves de 6ème ne savent pas nager.
Soutien aux clubs : un désengagement qui ne dit pas son nom.
En signant « L’Appel à mobilisation pour les jeux 2024 » lancé par le mouvement sportif (CDOS 93, FSGT 93, SNEP-FSU 93), Stéphane Troussel s’est engagé entre autres à « renforcer la vie associative et la diversité des pratiquants, en tous lieux et à tout moment (clubs, écoles, espaces publics…) ». Dans les faits, à la diminution de 30% du budget du sport depuis 2010 s’ajoute le gel, voire la baisse des soutiens aux projets des clubs. Certains ont d’ores et déjà du licencier du personnel suite à ce désengagement de fait du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.
Quel avenir pour le sport en Seine-Saint-Denis ?
Si la candidature de Paris-Seine-Saint-Denis aux Jeux de 2024 souhaite s’appuyer sur le dynamisme du mouvement sportif, le Conseil départemental doit, avec l’Etat et la Région, se donner les moyens de ses ambitions. De plus, il est nécessaire que ces choix soient faits de manière transparente et sans ambiguïté pour les associations sportives.
Le SNUTER-FSU 93 et le SNEP-FSU 93 ont ainsi décidé de se mobiliser et de peser auprès du Conseil départemental : pour un service public du sport ambitieux qui répond aux besoins des habitants.
En Seine-Saint-Denis, l’accès au sport pour toutes et tous est en effet, peut-être plus qu’ailleurs, un enjeu démocratique essentiel qui demande une politique claire. Fort de 200 000 licenciés, le mouvement sportif séquano-dionysien, qui contribue fortement à la cohésion sociale du territoire, est aujourd’hui menacé.