Nous, travailleurs et travailleuses, réuni-e-s le 31 janvier 2017 aux Etats Généraux Alternatifs du Travail Social, attaché-e-s à nos valeurs historiques de solidarité et d’humanité, refusons de participer aux politiques d’exclusion et de stigmatisation menées par les pouvoirs publics dont ils nous voudraient être le bras armé.
Nous faisons le constat qu’une discrimination est organisée politiquement par nos Conseils Départementaux et l’Etat. Les travailleurs et travailleuses sociaux sont face à une volonté politique de traiter la question migratoire comme un trouble sociétal majeur plutôt que d’accompagner des personnes particulièrement vulnérables.
Partout en France, nous dénonçons les conditions d’accueil indignes des mineur-e-s isolé-e-s étrangères/ers : reconduites sauvages à la frontière italienne, absence de prise en charge, hébergement en hôtel ou dans des bâtiments insalubres, moyens humains très insuffisants.
Les exilé-e-s adultes,quand ils ne sont pas chassé-e-s dans les rues ou contraint-e-s à vivre dans des bidonvilles, sont accueilli-e-s dans un nouveau type de structure, les Centres d’Accueil et d’Orientation (C.A.O), hors de tout cadre légal, encadré par un simple vadé- mécum remis par les Préfectures. C.A.O, mineur-e-s non accompagné-e-s, vadémécum préfectoraux… l’innovation en termes de vocable illustre parfaitement les velléités de nos gouver- nants de casser un peu plus nos cadres de travail, de fouler aux pieds notre éthique professionnelle, de contribuer à l’illisibilité de nos missions et ainsi de faire évoluer le travail social vers du contrôle social.
Ci-joint l’intégralité de la résolution