Monsieur le Premier ministre,
Nos organisations syndicales CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, FA-FP, CFE-CGC, CFTC, représentatives de plus de 5 millions d’agent.e.s, s’inquiètent de l’avenir promis à la Fonction publique.
Face aux inégalités sociales et territoriales, au sentiment d’abandon d’une grande partie de la population, la Fonction publique a un rôle important à jouer. Sans les agent.e.s, qu’ils soient dans le versant de l’État, celui de la Territoriale ou de l’Hospitalière, les missions indispensables des services publics au service des usagers ne peuvent être rendues, l’isolement est renforcé et les inégalités grandissent.
C’est pourquoi, à l’inverse des suppressions d’emplois et d’un recours accru au contrat tels qu’envisagés par le gouvernement, nos organisations syndicales jugent indispensable la création d’emplois statutaires dans tous les services qui en ont besoin.
Elles exigent également une revalorisation salariale. Au quotidien, les agent.e.s travaillent au service de l’intérêt général et font vivre des services publics de qualité sur l’ensemble du territoire. Cette revalorisation est d’autant plus attendue que, depuis son arrivée, le gouvernement a accumulé des mesures négatives (gel de la valeur du point d’indice, mauvaise compensation de l’augmentation de la CSG, rétablissement du jour de carence…).
Au moment du Grand débat national, où il sera notamment question de la réorganisation de l’État et des services publics, nos organisations syndicales vous demandent la suspension du projet de loi relatif à la Fonction publique et des processus engagés sur la réforme de l’État.
Elles vous demandent la prise en compte de leurs revendications visant à renforcer la Fonction publique et les droits et garanties de ses personnels.
Attachées aux principes qui sont ceux de la Fonction publique, et au Statut général des fonctionnaires, qui représentent une réelle garantie d’égalité entre usagers, elles appellent à conforter le modèle social de notre pays. C’est pourquoi, les organisations syndicales engagent d’ores et déjà diverses initiatives pour permettre à toutes et tous les agent-es d’intervenir et d’agir afin de peser.
Dans l’attente d’une réponse qui donne à voir les intentions du Gouvernement de tenir compte de nos propositions, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Premier ministre, l’expression de nos salutations respectueuses.
Paris le 7 février 2019