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En 2014, faisons de l’égalité professionnelle
une réalité

Le 04/03/2014

A quelques jours de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, sept organisations syndicales ont publié, lundi 3 mars, une déclaration commune pour faire de "l’égalité professionnelle une réalité". Dans un climat social lourd où les syndicats ont plutôt tendance à se diviser, notamment autour du pacte de responsabilité proposé par François Hollande, cette démarche est suffisamment rare pour être soulignée.

Dans ce texte, la CFE-CGC, la CFDT, la CFTC, la CGT, la FSU, Solidaires et l’UNSA rappellent leur engagement dans la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes, "cette égalité dont l’idée même est aujourd’hui dans le débat public, l’objet de remises en cause que nous dénonçons". Seule Force ouvrière manque à l’appel.

Pour les sept syndicats, "l’accès à l’emploi est un moyen d’émancipation et d’autonomie déterminant pour les femmes". Mais "la négociation sur les questions d’égalité professionnelle et de classification reste très insuffisante dans les entreprises, les branches et la fonction publique".

Lutter contre les stéréotypes
Ils soulignent qu’en 2014, malgré six lois successives et de nombreux accords sur l’égalité salariale, "il y a toujours 27% d’écart de rémunération entre les femmes et les hommes. Seules 66% des femmes sont en emploi, alors que la moyenne est de 75% chez les hommes". Ils mettent en cause "les inégalités de déroulement de carrière et le plafond de verre" et le temps partiel "qui concerne à plus de 80% des femmes".
Interpellant le patronat et le législateur "quant à sa responsabilité de garantir l’effectivité du droit", les sept organisations, représentant pourtant des sensibilités très diverses, font allusion au débat sur le genre en demandant à l’éducation nationale de "participer à la lutte contre les stéréotypes". Plus explicitement, parmi les dix revendications communes qu’elles avancent, elles insistent pour lutter, de l’école à l’entreprise, "contre les stéréotypes de genre, par des formations dédiées".
Pour limiter le recours aux contrats à temps partiel, elles préconisent de "renchérir pour les employeurs le coût des emplois à temps partiel et renforcer la protection sociale des salariés". Dans le cadre des négociations sur les classifications, que le patronat semble réticent à engager même dans le cadre des contreparties du pacte de responsabilité, elles demandent d’"adopter une évaluation non discriminante des emplois" et d’agir "pour la revalorisation des métiers à prédominance féminine et pour la reconnaissance des compétences et des qualifications".

Supprimer les écarts de rémunération
Plus classiquement, les sept syndicats veulent, dans les négociations salariales,"supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes et s’attaquer aux mécanismes qui renforcent les inégalités (part variable, mécanismes indemnitaires)". Ils demandent "la prise en compte des risques et de la pénibilité des métiers à prédominance féminine", l’augmentation des minimas vieillesse et le renforcement des mécanismes compensatoires pour "lutter contre les inégalités de pension".
Pour atteindre l’égalité professionnelle, ils jugent aussi "indispensable de développer les lieux d’accueil pour la petite enfance" et de "favoriser" – sans autre précision –"une politique familiale compatible avec ces objectifs". Enfin, ils veulent "lutter contre les violences sexistes et sexuelles en renforçant la prévention sur les lieux de travail et la protection des victimes".
La déclaration commune des sept organisations syndicales se conclue par une interpellation des pouvoirs publics pour que "l’ensemble des politiques publiques soient menées et évaluées à l’aune de l’égalité". Un exemple qui montre que lorsqu’ils en ont la volonté politique, les syndicats arrivent encore à travailler ensemble.

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