Territoriaux Snuclias

Paris 

Ils débattent de nos retraites à huis clos !

Le 22/07/2010

Un huis clos indécent
Les députés membres de la commission des Affaires sociales se penchent depuis mardi sur la réforme des retraites.

Eric Woerth, dont la famille et les amis ne manquent pas de revenus, est présent en commission pour s’assurer que les injustices sociales se perpétueront et assassiner un peu plus nos retraites. Elles étaient déjà bien mal en point depuis la réforme de 2003.

Les réunions ont lieu dans la plus grande confidentialité. Le président UMP de la commission, Pierre Méhaignerie, a opposé une fin de non-recevoir sur la publicité des débats.
La transparence est manifestement le cadet des soucis de ces parlementaires dont le régime de retraite est par ailleurs enviable pour n’importe quel agent de la Ville de Paris, même le mieux doté.
Parions qu’ils ne débattront pas, même à huis clos, de leur régime de retraite, ni du cumul de leurs retraites et des indemnités d’élus !

Pensions et salaires revus à la baisse
Selon un rapport diffusé lundi par le ministère du Travail, les principales mesures consacrées à la retraite des fonctionnaires dans le projet de réforme gouvernemental devraient rapporter près de 3 milliards d’euros dès 2015 et près de 5 milliards en 2020

L’alignement des cotisations n’est pas une mesure d’équité
Le gouvernement veut aligner sur le privé le taux de cotisations, qui passera progressivement de 7,85% du traitement brut à 10,55%.
Ce n’est pas une mesure d’équité, juste une économie budgétaire. A elle seule, cette mesure représente pour l’Etat qui verse les retraites un prélèvement de 1,3 milliards en 2015 (3 milliards en 2020) sur le salaire des agents
Pour les collectivités territoriales, cette mesure impactera les salaires des agents sans rapporter un sou aux communes.
Notre caisse de retraite restera excédentaire…Elle l’est déjà, malgré les ponctions effectuées au profit des autres régimes…soit 2,5 milliards par an !
Dans la Fonction publique territoriale depuis 1974, c’est 60 milliards d’euros qui ont été versés aux autres régimes par notre caisse de retraite, la CNRACL !

Un minimum garanti remis en cause, alors que 47% des pensionnés de la fonction publique territoriale bénéficient de ce droit

Deuxième source d’économies envisagée par le gouvernement, la nouvelle règle de calcul, moins avantageuse pour les fonctionnaires, du "minimum garanti" de pension. Cette mesure rapporterait 490 millions d’euros en 2015 et 920 millions en 2020.
Le prétexte est de se rapprocher de la règle de calcul en vigueur dans le privé pour le "minimum contributif".

Le niveau plancher pour les pensions du régime général serait moins favorable que celles du public (1.067 euros pour les fonctionnaires contre 897 pour une carrière complète au Smic dans le privé).
Mais les fonctionnaires ne bénéficient pas de retraite complémentaire…. Ce que les chiffres diffusés par le gouvernement sur les comparaisons entre le public et le privé oublient régulièrement
Cette mesure qui s’accompagne d’un report à 67 ans contre 60 ans actuellement de la possibilité de toucher le minimum garanti est particulièrement scandaleuse. Elle touchera plus spécifiquement les femmes, les agents de catégorie C et ceux ayant travaillé comme non titulaires et dans le privé.
Rappelons que la pension moyenne de la CNRACL qui verse les pensions aux agents des collectivités locales est de 1176 euros.

La fin des départs anticipés
Le projet de loi sur les retraites prévoit aussi la fin du dispositif de départs anticipés pour les parents de trois enfants ayant 15 ans de service, ce qui lui permettrait d’engranger 880 millions d’euros en 2015 (980 millions en 2020).

Des mesures qui aggravent celles de 2003
Ces chiffres ne tiennent pas compte des économies liées à la réforme de 2003 qui fait sentir de plus en plus ces effets sur le niveau des pensions.
Les collègues qui choisissent de partir à 60 ans sans avoir toutes leurs annuités le perçoivent bien.
Le taux de minoration des retraites de 2% par année manquante en 2009 sera porté à 5% en 2015, avec un maximum de 25 %.
Travailler jusqu’à 62 ans ou 67 ans avec des millions de sans emplois, quel non sens !

Ils n’entendent que la voix de la rue !

Pas de doute que c’est par millions qu’il faudra être dans la rue dès le 7 septembre pour leur faire entendre raison, sans hésiter à continuer si nécessaire !
Brisons cette spirale infernale pour obtenir des retraites décentes pour les salariés du public comme du privé.

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