C’est avec inquiétude et indignation que la FSU voit se faire jour un certain nombre
d’initiatives qui tordent les principes fondateurs de la laïcité et cherchent à
l’instrumentaliser pour des motifs purement politiciens.
Qu’il s’agisse du projet de loi concernant les crèches et les associations accueillant les publics jeunes, du refus de repas de substitution dans les cantines scolaires, de la proposition d’interdire le voile à l’université, toutes ces initiatives conduisent plus à diviser voire à discriminer, apportent des sources de conflits là où il n’y en pas et ciblent incontestablement une seule religion.
La FSU rappelle, comme elle l’a fait après les attentats de janvier qui ont apporté beaucoup de questionnements, que la laïcité est un des principes essentiels de notre société.
Elle vise à permettre de vivre ensemble et de construire en commun une société démocratique où prévalent un certain nombre de valeurs universelles.
Elle garantit la liberté de conscience et d’expression publique de ses croyances
ou engagements, la liberté de croire ou non à une transcendance, de pratiquer une religion ou de n’en pratiquer aucune et l’égalité des droits, qui se traduit en terme plus
moderne par un principe de non-discrimination.
Avec la séparation des Églises et de l’État, elle signifie de surcroît que ce ne sont pas les croyances qui doivent constituer la règle commune mais la loi et les principes fondamentaux qu’expriment les textes constitutionnels.
Elle s’impose aux services publics et à leurs agents qui doivent être neutres par rapport à tous les usagers pour leur assurer une vraie égalité de traitement.
Or, à instrumentaliser ainsi la laïcité et à en déformer ainsi le sens, le risque est grand de lui faire perdre toute sa richesse et sa capacité de rassemblement.
Pour la FSU, l’enjeu est aujourd’hui au contraire de faire vivre la laïcité en tenant compte des réalités de notre société sans la trahir mais au contraire en restant fidèle à son sens fondamental.
communiqué de la FSU du 20 mars 2015