Les enseignants de la FSU diffusent la lettre ouverte aux parents que nous reproduisons ci-dessous .
Chers parents,
Comme vous le savez, les enseignants parisiens se mobilisent pour obtenir l’abandon de la réforme ministérielle des rythmes scolaires et obtenir une réelle transformation de l’école. Il nous a semblé important de vous expliquer les raisons de notre mobilisation.
L’instrumentalisation de cette réforme dans l’opinion publique nous fait passer à côté des vraies priorités
Une réforme aussi complexe doit être correctement préparée et correctement financée pour améliorer concrètement le fonctionnement de l’école. Cela nécessite la consultation de toutes les parties concernées. Nous n’acceptons pas que le Ministre de l’Education refuse la mise en place de ce débat tout comme il refuse de consulter les enseignants. Le Ministre semble préférer bâcler un projet relevant plus du bricolage politique que d’une réelle vision de l’école.
La réussite de tous les élèves suppose une réelle démocratisation scolaire, le statu-quo n’est pas possible.
Même si nous partageons un certain nombre des orientations évoquées dans le projet de loi d’orientation, nous exigeons une véritable rupture avec les politiques passées comme celles sur le socle commun, la formation initiale, l’aide personnalisée. Mettre en avant les rythmes dans le débat public évite d’évoquer les effectifs dans les classes, les contenus et méthodes d’enseignement, la scolarisation des élèves en situation de handicap, les salaires et la formation des enseignants... et permet de masquer les insuffisances d’un budget pour l’école financé par des suppressions de postes dans d’autres services publics.
La réussite de tous les élèves est loin de dépendre uniquement des rythmes scolaires. Dans l’enquête réalisée par le SNUipp-FSU (plus de 24 000 réponses), si la question du travail sur 4 jours ou 4,5 jours partage la profession, les personnels placent la réforme des rythmes en toute dernière place des priorités.
En se contentant de rajouter une demi-journée par semaine tout en allégeant de 30 minutes en moyenne les quatre jours existants actuellement, le projet ministériel n’améliore en rien les conditions d’apprentissages des élèves ni leur réussite scolaire. Nous considérons également que ce projet dégrade nos conditions de travail et d’emploi.
Nous comptons sur votre soutien et sommes disponibles pour en discuter avec vous.