Territoriaux Snuclias

Mobilisation du 12 décembre :
Communiqué du collectif Avenir Educs

Le 18/12/2014

Le 12 décembre 2014, plus d’un millier de personnes se sont rassemblées devant le Ministère des Affaires Sociales à Paris, des centaines de manifestants se sont mobilisés dans toute la France (Nantes, Le Mans, Marseille, Bordeaux, Nice etc...) avec pour certains des audiences par les autorités locales. A Paris une délégation restreinte par les autorités à 10 personnes a été reçue par la directrice de cabinet de madame Neuville : Madame Lefevre. Avec l’accord des signataires de l’appel à manifestation, ce sont cinq représentants des collectifs étudiants des différentes régions et cinq membres d’Avenir Educs qui se sont rendus à l’audience :

Les demandes étaient :

 un arrêt de la refonte des métiers du social qui s’organise de façon non démocratique, détruit les valeurs sur lesquelles les métiers sont fondés et signe leur disparition.

 l’application effective de la loi sur la gratification de stages, par le versement de la gratification via un organisme indépendant des terrains comme cela a déjà été de nombreuses fois proposé.

 le refus de propositions telles que la réduction des temps de stage ou le remplacement de stage sur site par une" alternance intégrative" détournée de son sens au le mépris des stagiaires, des professionnels, des formateurs et surtout des personnes accompagnées : on pourrait ainsi former sans se préoccuper de la rencontre à l’autre et de sa temporalité.

Le ministère nie tout projet et répond qu’un temps de concertation va venir concernant la réforme des métiers du social. La délégation affirme que la concertation ne devrait pas intervenir une fois les propositions élaborées, et apporte des moyens concrets pour élaborer des propositions qui partent du terrain (observatoire de l’état des métiers par les personnes concernées sous le pilotage du CNRS, constitution de cahiers de doléances)

Concernant les stages, le gouvernement renvoie sur les collectivités locales qui seraient de mauvaise foi et auraient les budgets pour gratifier.

Les représentants du ministère ont affirmé leur volonté d’être à l’écoute mais seules des réponses locales ont été évoquées.

La délégation a affirmé qu’actuellement les situations vécues par les Mineurs Isolés Étrangers, les Jeunes Majeurs, les personnes à la rue, la Prévention Spécialisée, dans le champ de la psychiatrie etc.... ne donnaient pas de signaux rassurants sur les intentions du ministère quand au travail social.

Face à nos revendications, le ministère prétend n’avoir fait que des "maladresses" et prône une concertation qui ne viendrait qu’APRES la construction du projet de refonte.

En fait, la pluralité des projets de ré-architecture est un leurre. Et quelle vision de la démocratie, où le peuple devrait choisir entre des hochets de couleurs différentes ! Reprenons en mains l’avenir de nos métiers, reprenons la parole !

D’autre part, il est apparu clairement que le ministère ne connait pas nos métiers et s’obstine à entériner une logique financière au détriment des publics et de nos conditions de travail. La directrice de cabinet a affirmé comprendre nos inquiétudes et les partager. Elle nous somme même de "ne pas nous inquiéter". Alors même que le glissement des compétences et la pratique de la coordination s’observe déjà dans tout les champs, quelle ignorance des conditions concrètes de nos métiers !

Quand le secteur privé lucratif d’aide à la personne prend de l’ampleur, que le secteur de la santé a déjà succombé au dogme de la tarification à l’acte, qui croit encore que le social en sortira indemne ? Quelle naïveté face à la réalité économique !

Face à tant d’incohérences, devant tant d’imprécisions, le social doit imposer sa pertinence à parler de lui-même. Qui connait les conséquences concrètes des politiques publiques sinon les personnes accompagnées et nous ?

Nous sommes fiers de nos métiers et avons honte des conditions actuelles que les pouvoirs publics leur donnent. L’avenir du social tel qu’il se décide au ministère n’apaise pas notre colère.

Face à l’incapacité du gouvernement à organiser une consultation démocratique du secteur, nous, professionnels, formateurs, étudiants, publics accompagnés, avons les moyens de promouvoir un véritable débat, d’interroger le terrain, d’informer largement les acteurs du social et de construire un social de qualité.

Non à leur concertation, oui à notre mobilisation !

Non à leurs états généraux, oui à nos cahiers de doléances !

Le gouvernement voudrait faire de l’année 2015 l’année du social ? Ne lui laissons pas ce privilège et organisons nous, mobilisons-nous !

 

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